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IRCGN: quand la Gendarmerie Nationale fait appel à des mouches pour résoudre des crimes

Aviez-vous imaginé que quelque part, on espérait plus que tout qu’il y ait des mouches dans les parages ? Eh bien, c’est le cas de l’IRCGN et son département d’entomologie où les mouches aident à résoudre des crimes. Qui sont ces gens ? Comment font-ils ? Toutes les réponses dans cet article.

IRCGN: le département d’entomologie de l’Institut de recherche de la Gendarmerie nationale

Au-delà des 72h après la mort, la médecine légale n’est plus vraiment capable de donner des informations précises et fiables sur l’heure du décès. C’est là que le département d’entomologie de l’Institut de recherche de la Gendarmerie nationale (IRCGN) entre en scène.

C’est à Cergy-Pontoise (Val-d’Oise) que se trouve cet endroit où on fait parler les mouches. Un petit laboratoire, à première vue, pourtant, c’est le premier centre œuvrant dans ce domaine qui soit accrédité en Europe. L’équipe se déplace à travers la France et traite environ une centaine de dossiers par an. Sa renommée est telle que même le FBI le consulte pour certaines enquêtes. La romancière Val McDermid a même demandé des conseils pour vérifier la fiabilité des faits dans un de ces derniers livres.

Quoi qu’il en soit, ce sont les magistrats qui font le plus appel au département pour établir la date d’un décès et parfois, la cause, lorsque la médecine légale ne peut plus rien faire. Mais nos scientifiques sont parfois aussi sollicités pour aider à déterminer si un suspect est coupable et aiguiller les enquêtes.

L’histoire des mouches enquêtrices

L’histoire de ces mouches policières commence à la fin du XIXᵉ siècle (en 1894 plus précisément) lorsque  Jean-Pierre Mégnin, ancien vétérinaire, sort la classification des insectes nécrophages. Il avait remarqué que huit espèces d’insectes se succédaient sur les insectes : ce sont les escouades de la mort. Parmi ces insectes, on retrouve notamment les mouches, mais aussi des coléoptères et des lépidoptères, plus communément appelés papillons. Le scientifique y voit alors un moyen de déterminer l’heure de décès, et il n’a pas tort.

Même aujourd’hui, deux siècles plus tard, ces escouades permettent de déterminer l’heure de décès à un ou deux jours près, et ce, même huit mois après les faits. Depuis, l’observation des insectes est devenue une étape incontournable, au même titre que la recherche d’empreintes digitales ou d’ADN sur une scène de crime.

Mais comment ça se passe ? Ce sont les mouches communes qui arrivent les premières sur le corps, juste après le décès. Elles laissent place à une deuxième vague lorsque le cadavre commence à dégager une odeur de putréfaction. La troisième arrive lorsque les graisses commencent à fermenter. La quatrième escouade, quant à elle, survient lorsque la caséine commence à fermenter. Lorsque le corps dégage de l’ammoniac, place à la cinquième vague. La sixième prend d’assaut le corps lorsqu’il est en état de décomposition avancée. Les deux dernières escouades arrivent lorsque toute la chair a disparu.

Des mouches, mais pas que

Les scientifiques du département « Faune Flore Forensiques » ne se limitent pas à la simple observation du pedigree des mouches, mais à plusieurs bio-indicateurs qui pourraient donner plus d’informations sur les circonstances de la mort. Il y a, par exemple, les micro-algues qu’on peut trouver dans les tissus dans les cas de mort par noyade. Bon, cette technique n’est efficace que lorsqu’il s’agit d’eau douce. Des recherches sont en cours pour trouver un moyen de l’appliquer aux noyades en mer.

Le département mise aussi sur les pollens pour identifier le lieu où un meurtre a eu lieu. Cette technique permet également de retracer le chemin des suspects. Cette méthode a été mise en œuvre en 1959 pour savoir si un corps a été déplacé ou non.

Mais le département ne compte pas s’arrêter là. Il existe d’autres marqueurs biologiques qui peuvent être d’une importance capitale pour une enquête. Parmi eux, les microbes et bactéries intestinaux. L’IRCGN se penche également sur les ADN non humains, végétaux ou animaux, qu’on peut trouver sur une scène de crime. Les chiens et les chats ou les arbres pourront peut-être s’exprimer à travers ces traces génétiques.

Des enquêtes de l’IRCGN

L’histoire se passe en pleine campagne. A l’aube, un coup de feu retentit, emportant la vie de la victime. Celle-ci ne sera retrouvée par des promeneurs que plusieurs jours plus tard. L’enquête commence mal pour les gendarmes puisqu’aucun témoin ne s’est manifesté. Pourtant, il y en a bien eu. Elles (parce qu’elles sont plusieurs) sont arrivées à peine quelques minutes après le décès, lorsque l’assassin était encore là : les mouches nécrophages.

Et elles vont donner leur version des faits aux gendarmes. Entre les mains de l’équipe scientifique, elles vont délivrer le moment de la mort. Le travail des entomologistes de l’Institut de recherche criminelle de la Gendarmerie Nationale commence alors.

La collecte

Les scientifiques commencent par collecter les larves qui se sont délectés du cadavre. Une fois mis sous scellés, ces spécimens prennent la direction du laboratoire de l’IRCGN. Si le voyage n’est que de quelques heures, ça peut aller jusqu’à quelques jours lorsque les scellés proviennent des DOM TOM.

Les larves vont donc passer quelques jours bien au chaud (la chance !). En véritables princesses, elles sont accueillies dans un récipient tapissé de sable où un morceau de viande de bœuf n’attend qu’à être dégusté. Elles sont ensuite transférées dans une armoire chauffée à 24°C. Une à deux fois par jour, les scientifiques vont vérifier si elles sont arrivées à maturité. Cette étape est cruciale pour le déroulement de l’enquête puisque c’est de là que les scientifiques vont baser tous leurs calculs.

Le passage au microscope

Ici, âmes sensibles s’abstenir ! Lorsque la mouche adulte sort de son cocon, elle est tout de suite endormie et tuée pour que les scientifiques puissent les faire parler. Tout son corps passe au crible fin : les ailes, les yeux, les pattes etc, tout y passe. Le but est de déterminer l’espèce à laquelle la mouche appartient. L’équipe peut alors calculer le temps que la mouche a pris pour arriver à maturité, et donc en tirer quand l’œuf a été pondu sur le corps.

Au premier abord, ça semble bien facile. Pourtant, de nombreux paramètres sont à prendre en compte comme l’environnement du lieu du crime, si le corps a été exposé à l’air libre. Les scientifiques ne peuvent également pas ignorer les conditions météorologiques qui peuvent avoir un impact sur la vitesse de décomposition du corps.

D’autres enquêtes de l’IRCGN

Dans une autre enquête, les gendarmes découvrent un crâne et un tronc, pas côte à côte, mais à 100 km de distance. Après analyses, il n’y a pas de doute, ils appartiennent à un seul et même corps. Si le crâne est dans un état de décomposition avancé, le tronc, par contre, se porte bien mieux. D’après le médecin légiste, la mort date de plusieurs semaines. Pourtant, l’analyse entomologique vient balayer cette analyse : la victime n’est morte que depuis une semaine.

Dans une autre affaire, les gendarmes découvrent le corps d’une femme enroulée dans une bâche en montagne, le 5 décembre. Cause du décès : un coup de couteau sous l’épaule. La mort est estimée à 7 à 10 jours par le médecin légiste. Pourtant, d’après le nombre infime de mouches nécrophages de la première escouade, les entomologistes vont estimer la mort au 5 au 6 novembre, soit un jour avant la découverte du corps. L’enquête va révéler que la victime a été poignardée la nuit du 3 au 4 décembre.

Mouche et gendarmerie, une affaire qui marche

Le département entomologique de l’IRCGN connaît un franc succès depuis sa création en 1992. Il a aidé la Gendarmerie sur plus de 1.400 affaires. Et entre 2012 et 2013, les chiffres ont connu une hausse de 33%. Mais la renommée du département ne se limite pas aux frontières de la France. Plus d’une sur deux analyses entomologiques en Europe sont réalisées à l’IRCGN.

Connaître l’heure du décès, mais plus encore

Bon, si dans 90% des cas, le département entomologique de l’IRCGN est appelé pour évaluer le moment du décès, ce n’est pas toujours le cas. Dès que des insectes interviennent dans une enquête, nos soldats viennent à la rescousse. Il y a eu, par exemple, une enquête sur une lettre de menaces envoyées à une célébrité. Par contre, un insecte est écrasé sur le papier. D’après le timbre, la lettre vient du nord. Et pourtant, l’analyse de l’insecte a permis aux entomologistes d’affirmer que la lettre avait été envoyée depuis le sud puisqu’il s’agissait d’une espèce d’insecte endémique à cette partie de la France. Ce qui a bien sûr permis de boucler l’affaire.

On l’aura compris, les mouches sont de véritables trésors sur les scènes de crimes. Elles sont d’une grande aide pour les enquêteurs pour établir les heures de décès etc. Mais elles sont beaucoup moins glamour chez vous. Eh oui, ces diptères ne sont que déjections et maladies qui n’ont pas leurs places chez vous. Et il faut vous en débarrasser grâce à une mouchtiquaire. Cette toile à installer sur les ouvertures qui vont les empêcher de franchir le seuil de votre porte.

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